On s’est tous posés un jour la question, messieurs. Pourquoi la durée de vie de nos lames de rasoir, mélanges d’acier et de carbone, est si faible ? Aujourd’hui, Monsieur BARBIER lève le voile sur ce mystère, qui ne concerne, d’ailleurs, pas que les hommes !
Les poils 1 – Le rasoir 0 ?
Il est couramment admis que la durée de vie d’une lame de rasoir n’excède pas les cinq ou six rasages. Plutôt étonnant pour cet alliage d’acier et de carbone, estimé cinquante fois plus dure que le poil humain. Trois chercheurs (bien rasés) du MIT se sont aussi interrogés. Leurs travaux ont mis le doigt sur plusieurs phénomènes intervenants au cours du rasage.
Un étudiant du MIT, Gianluca Roscioli, a investi dans plusieurs lames de rasoir provenant de différentes marques. Il les a ensuite utilisées quotidiennement pour se raser, afin d’en mesurer par la suite l’usure occasionnée. Pour ce faire, il a effectué des observations régulières des lames au microscope, sur une fréquence de trois jours. Et là, surprise : les lames ni ne s’arrondissent, ni ne s’effritent. En revanche, de minuscules éclats, invisibles à l’œil nu, sont à l’origine de la perte d’efficacité de ces dernières. Mesurant environ un 1/10ème du diamètre du poil, ils seraient la conséquence directe du passage de la lame sur ce dernier.
Vague à lame ou super-poil ?
Afin de confirmer son hypothèse capillo-tractée, cet étudiant mit en place un modèle destiné à reproduire le passage de la lame sur la peau. Après s’être enquis d’un échantillon hétéroclite de poils, dont les siens et ceux de ses collègues, il les mit à l’épreuve avec sa machine, en contrôlant l’ensemble des paramètres de l’expérience (angle de coupe, direction de la force de cisaillement, composition des lames de rasoir, etc…), le tout filmé au microscope électronique.
Sa conclusion : Un seul cheveu suffit à créer un éclat dans la lame !Évidemment, il faut pour cela que les conditions soient réunies. D’après les résultats de l’expérience, les trois paramètres clés sont l’angle d’incidence, l’uniformité micro-structurelle de l’alliage, et la présence de fissures sur cette dernière. Selon nos chercheurs, la dureté des lames est due à la structure hétérogène de l’alliage qui les constitue. Malheureusement, cette dernière est responsable de l’apparition des microfissures. Le processus d’aiguisage serait également en cause. Ces facteurs de fragilité expliquent pourquoi, dans certaines circonstances précises, un simple cheveu peut occasionner des dégâts significatifs. D’où la durée de vie limitée de ce genre d’articles.
Un choix assumé
Mais alors, pourquoi ne pas simplement modifier la façon dont sont fabriquées les lames de rasoir ? Telle est la question que nous sommes en droit de nous poser. La réponse tient en le parti pris des marques de privilégier l’efficacité et le confort, à la durabilité. C’est en tout cas ce que soutient Brittania Boey, responsable commerciale de la marque Harry’s. Par ailleurs, pour de nombreux consommateurs, changer de lame régulièrement est perçu comme un geste d’hygiène élémentaire. Toutefois, si la tendance venait à s’inverser, il serait tout à fait envisageable pour les marques de reconsidérer la chose. Toujours d’après nos chercheurs barbus, il est possible d’augmenter la durabilité des lames, sans en altérer l’efficacité ni le confort. Ils ont même déposé un brevet provisoire sur un procédé permettant de concevoir un nouveau type d’alliage. Ces lames de rasoir devraient présenter une bien meilleure durée de vie, tout en restant ultra-confortables. Une affaire qu’on va suivre de près !
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le super article de FUTURA Sciences sur le sujet ! On vous dit à très vite pour de nouvelles aventures. D’ici là, retrouvez toute l’actualité du grooming dans le blog de Monsieur BARBIER !
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